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On trouve de plus en plus de vélos à très bas prix sur Internet, en particulier des vélos électriques. Bon plan ou arnaque ? On essaie d’y voir plus clair en étudiant les critères à surveiller avant d’acheter et les risques si jamais on achète ce type de vélo.

La marque est-elle reconnue ?

Comme avec tout ce que vous achetez d’un peu cher (Smartphone, ordinateur, voiture, appareil photo reflex, etc.) le premier réflexe est d’identifier la marque de l’appareil. Il existe des dizaines de marques de vélo donc il est difficile de savoir si le vélo que vous avez repéré est proposé par une marque « connue ». Toutes les marques « réelles » ont leur propre site web, il suffit de taper le nom de la marque dans votre moteur de recherche favori. Exemple : Si vous recherchez Tern, Canyon, Vanmoof, etc. vous tombez sur leur site web respectifs et vous pouvez constater que ces marques sont bien établies, vendues sur divers sites web, en boutiques physiques, et donc que leurs vélos sont homologués et légaux en France, etc.

En revanche, si vous recherchez « Dohiker », vous ne trouverez pas de site officiel, ou alors un site qui ne fait aucunement mention de vélos. Pourtant, on en trouve partout des vélos électriques Dohiker : sur Amazon, Darty, Boulanger, Fnac… Mais attention : ces vélos ne sont pas vendus directement par les enseignes : il s’agit de vendeurs tiers via les marketplace.

Les marques de ces vélos ne sont pas reconnues et n’ont même pas de site Internet car… elles n’existent pas vraiment. Souvent, un constructeur fabrique des vélos en marque blanche et un revendeur colle un autocollant avec son nom et le met dans une boîte à son effigie et c’est tout. On a donc souvent exactement le même vélo vendu sous de nombreuses marques. Lorsque de trop nombreux acheteurs se plaignent d’une marque, elle est déjà remplacée par un clone depuis longtemps. En plus ça embrouille les potentiels acheteurs qui souhaiteraient se renseigner sur le produit, qui cherchent des retours d’utilisateurs, etc.

En vente sur Darty, Boulanger, Fnac, Amazon = vélo fiable ?

Lorsque vous trouvez un vélo en vente sur Darty, Boulanger ou Fnac, vérifiez une chose importante : le vendeur. S’agit-il vraiment de Darty, ou d’un vendeur tiers qui propose ses articles venus de Chine sur le Marketplace, sans aucune garantie ? Pour 90% des « bonnes affaires » en vélo électrique, il s’agit en fait de vendeurs tiers et Darty, Fnac ou Boulanger ne sont qu’un intermédiaire qui ne garantit en rien l’objet que vous achetez. Sur Amazon c’est pareil : les articles vendus par des tiers sont mélangés aux articles vendus par le site et il faut vraiment vérifier avant d’acheter.

« Et si j’achète quand même un vélo électrique à moins de 500€ c’est forcément une bonne affaire n’est-ce pas ? Pas grave si ce n’est pas le meilleur vélo du monde ! » Voilà ce que j’ai entendu récemment et donc voilà les risques :

« Un VAE à moins de 400€ c’est forcément une bonne affaire, pas grave si ce n’est pas le meilleur du monde, qu’est-ce que je risque ? »

Ce n’est pas parce qu’un produit est très peu cher que c’est forcément une bonne affaire. C’est valable pour les vélos électriques et pour tous les produits. Prenons un exemple ci-dessous :

Pour 329€ à 469€ vous avez un vélo à assistance électrique :

  • Avec une autonomie de 40km en théorie, 20km en pratique et parfois à peine 10km en assistance maximale et encore moins en montée…
  • Une batterie qui sera HS au bout de 3 recharges (donc même pas 100 kilomètres en tout) et impossible à remplacer car spécifique et non vendue séparément…
  • Un moteur pas réactif, qui continue d’accélérer 2 secondes lorsqu’on arrête de pédaler… ce qui peut s’avérer dangereux en particulier en ville, surtout que ces vélos sont équipés de freins déplorables
  • Un chargeur très peu fiable, qui va consommer énormément et chauffer anormalement et même provoquer des étincelles à chaque fois que vous le branchez
  • Aucune garantie et pas de certifications pour rouler en France ou Union Européenne… Donc si vous avez le moindre accident ou blessure aucune assurance de responsabilité civile ne prendra en charge les dégâts ou hospitalisation… Sans compter que vous risquez d’être verbalisé car le véhicule n’est pas homologué (le risque est faible, mais non nul).
  • Un moteur qui a toutes les chances de lâcher après 100km et qui est généralement impossible à réparer (à force les réparateurs ont l’habitude, ils n’essaient même plus de réparer)
  • En plus ces vélos ont souvent une seule vitesse et un moteur qui « frotte » (c’est-à-dire ralenti le pédalage) s’il est éteint ou HS, donc n’espérez pas avancer bien loin sans batterie ou moteur !

Si on résume, pour 330 à 470€ vous avez un vélo qui sera inutilisable bien avant 350 km, donc largement plus d’un euro par kilomètre parcouru, c’est clairement pas une bonne affaire ! C’est comme acheter une voiture neuve à 5000€ : c’est une super bonne affaire mais si vous risquez un accident à chaque instant et qu’elle lâchera au bout de 3000 km sans être réparable, ça devient une très mauvaise affaire, voire une arnaque.

Pourquoi ces vélos sont si populaires ?

Un design original, un prix qui bat toute concurrence, des mises en avant sur les Marketplace Darty, Boulanger, Fnac, Amazon, etc. Mais aussi des publicités partout, car les sites comme Gearbest ou Aliexpress exploitent beaucoup les « influenceurs » en leur accordant des commissions sur chaque vente. Certains « revendeurs » utilisent la pratique de « dropshipping » et revendent 5 fois plus cher ce qu’ils ont trouvé sur des grossistes Chinois : non seulement le produit est mauvais mais en plus vous le payez beaucoup trop cher par rapport à sa valeur réelle.

Un VAE c’est cher, alors comment faire ?

Un VAE entrée de gamme acheté dans une enseigne fiable (Décathlon, GoSport, etc.) sera toujours mieux que les modèles « no name » qui viennent directement d’Asie. Pour la simple et bonne raison que vous avez un SAV : le VAE B’Twin le moins cher coûte 699€ et il n’est pas de très grande qualité ni avec les meilleurs composants sur le marché… Mais au moins, si quelque chose casse, il est garanti. Décathlon vous le réparera gratuitement pendant 2 ans si quelque chose casse dans le cadre d’une utilisation normale et ça, ça change tout. De plus, vu les volumes vendus par Décathlon, vous pouvez être sûr de trouver des pièces détachées pendant longtemps.

Si vous ne pouvez vraiment pas dépenser 699€ dans un vélo à assistance électrique, n’oubliez pas qu’il existe des aides financières pour l’achat de VAE proposées par l’état, des régions, départements, métropoles et villes. Tout est expliqué ici.

Si vous n’avez toujours pas le budget, vous pouvez opter pour l’occasion, via des sites comme troc-velo ou encore Tuvalum. Mais attention à ne pas tomber dans les mêmes pièges qu’énoncés plus haut : n’achetez pas n’importe quel modèle sous prétexte qu’il n’est pas cher. Et pensez à vérifier le nombre de kilomètre du vélo car un moteur et surtout une batterie s’usent avec le temps et les kilomètres parcourus.

En dernier recours, envisagez les vélos « mécaniques », non électriques : à budget égal vous aurez un vélo de bien meilleure qualité qu’un VAE car la batterie et le moteur coûtent très cher et sur un vélo non électrique ce montant est utilisé pour obtenir des composants de meilleure qualité. Et généralement, avec un vélo de meilleure qualité on peut parcourir de plus longues distances sans faire plus d’effort et avec une expérience utilisateur plus agréable.

Conclusion

Les vélos électriques à bas prix sont rarement de bonnes affaires, ils seront inutilisables au bout de quelques dizaines de kilomètres et impossible à réparer en plus d’être potentiellement dangereux. Si vous ne voulez pas prendre de risque, vérifiez que la marque existe bel et bien, que le vélo est vendu en magasins physiques et achetez le sur Décathlon ou Gosport : ces enseignes représentent généralement le meilleur rapport qualité/prix sur les vélos d’entrée de gamme. En tout cas, fuyez les marketplace et vendeurs tiers mis en avant sur Fnac, Darty ou encore Boulanger.